This site uses cookies.
Some of these cookies are essential to the operation of the site,
while others help to improve your experience by providing insights into how the site is being used.
For more information, please see the ProZ.com privacy policy.
This person has a SecurePRO™ card. Because this person is not a ProZ.com Plus subscriber, to view his or her SecurePRO™ card you must be a ProZ.com Business member or Plus subscriber.
Affiliations
This person is not affiliated with any business or Blue Board record at ProZ.com.
French to English: La moustache du grand-oncle Eustache General field: Art/Literary Detailed field: Poetry & Literature
Source text - French La moustache du grand-oncle Eustache
Texte de Pierrette Dubé
Page 4
Le grand-oncle Eustache était un célèbre magicien. On ne le voyait pas très souvent, mais, lorsqu'il venait à la maison, c'était tout un événement! On ne savait jamais ce que le grand-oncle allait sortir de son chapeau pour nous étonner...
Page 5
Le reste de l'année, le grand-oncle nous envoyait des cartes postales de pays lointains. Je les conservais précieusement en me disant que moi aussi, quand je serais grand, je ferais de la magie.
[Carte postale: «Je suis à Tombouctou et je pense à vous, Eustache»]
Page 6
[Affiche: CIRCUS MAGICUS présente LE GRAND EUSTACHE, MAÎTRE PRESTIDIGITATEUR en DISPARITION SPONTANÉE, DU 8 au 18 août]
Page 7
Le tour le plus fameux du grand Eustache consisitait à disparaître progressivement, de la tête aux pieds, puis à réapparaître, des pieds à la tête. Un soir, pourtant, les spectateurs ont attendu, attendu, mais le grand Eustache n'est jamais réapparu. De lui, il n'est rien resté, si ce n'est sa moustache sur le plancher.
La police a enquêté, mais elle n'a jamais retrouvé la trace du grand Eustache. Il semblait s'être évaporé dans une autre dimension.
Page 8
Quelque temps plus tard, nous avons reçu par la poste un étrange colis qui contenait les «restes» du grand-oncle Eustache, c'est-à-dire sa moustache.
Maman a demandé:
--Où allons-nous la ranger?
Mon frère Théo a proposé de l'encadrer.
Papa voulait l'accrocher en haut de la cheminée.
Ma sœur Mimi a retenu son chat Biscuit, qui prenait la moustache pour une souris.
Page 9
J'aimais bien le grand-oncle, alors j'ai dit:
--Donnez-la-moi, je vais en prendre soin.
J'ai déposé la moustache dans mon coffre à trésors, à côté de mon lit.
Page 10
Le lendemain matin, j'ai pris la moustache pour l'examiner. Elle était un peu chaude, on aurait pu croire qu'elle était en vie... Je me suis dit: «Tiens, je vais l'essayer.» Je l'ai collée sous mon nez. Comme ça je ressemblais vraiment au grand-oncle Eustache!
Page 11
Quand j'ai voulu l'enlever, la moustache n'était pas d'accord. J'ai tiré, elle a résisté. J'ai tiré encore. Elle s'est agrippée plus fort. J'ai tiré, tiré, mais c'est la moustache qui a gagné.
Page 12
Au déjeuner, mes parents étaient si pressés qu'ils n'ont rien remarqué. Mon grand frère Théo était occupé à envoyer un texto à son ami Hugo. Ma sœur Mimi a levé la tête et elle m'a dit:
Page 13
--Tu as l'air bizarre, aujourd'hui.
Puis elle s'est remise à manger ses céréales rose fluo à la noix de coco.
Page 14
Quand l'autobus scolaire est arrivé, le chauffeur n'a pas voulu me laisser monter. Il a dit:
--Désolé, monsieur, mais vous vous êtes trompé. Cet autobus est réservé aux enfants.
Je n'ai pas osé protester, alors j'ai marché...
Page 16
J'ai réussi à me glisser dans la classe sans attirer l'attention. Caché derrière mon cahier, j'ai réfléchi: le mieux serait sans doute de tout dire et d'en finir...
J'ai levé la main. M. Martin a demandé:
--Qu'est-ce qu'il y a, Julien?
Alors j'ai lancé:
--J'ai une moustache depuis ce matin!
Page 17
Il y a eu un long silence, puis tout le monde a ri, croyant qu'il s'agissait d'une plaisanterie.
Page 19
M. Martin n'était pas content. Il a ordonné:
--Julien, enlève-moi cette fausse moustache sur-le-champ!
Il s'est approché de mon pupitre, il a tiré. La moustache a frémi comme si elle était en colère. Il s'est alors produit quelque chose que M. Martin n'avait pas prévu. Il a disparu! Progressivement, de la tête aux pieds, pour réapparaître, des pieds à la tête. À son retour, il allait bien, sauf qu'il semblait légèrement étourdi.
Page 21
Quand je suis rentré, ma mère faisait son yoga sur le tapis du salon. Même si elle me voyait à l'envers, elle a compris que quelque chose allait de travers.
En retombant sur ses pieds, elle a crié:
--Julien, mais qu'est-ce que tu as sous le nez?
J'ai répondu:
--Je crois que la moustache du grand-oncle Eustache m'a adopté.
Maman a gémi:
--Mais tu es bien trop petit!
Page 23
Informé de la situation, papa a déclaré:
--Pas de panique, je vais chercher mon rasoir électrique.
Lorsque le rasoir l'a effleurée, la moustache s'est hérissée, comme si elle se préparait à attaquer. Il s'est alors passé quelque chose que papa n'avait pas prévu. Il a disparu! À son retour, il allait bien, sauf qu'il semblait légèrement étourdi.
Page 24
Dans les semaines qui ont suivi, nous avons tout essayé: le barbier, la pince, la cire et la crème à épiler, l'épilation électrique, l'épilation au laser et même les techniques les plus révolutionnaires! Mes parents m'ont conduit chez les spécialistes de la pilosité les plus réputés.
[Enseigne: ÉPILATION par BOMBARDEMENT DE PRONTONS. CLINIQUE D'ÉPILATION POUR DE BON. DOCTEUR Poilaumenton.]
Page 25
Mais chaque fois que la moustache se sentait attaquée, elle réagissait de la même façon: cela se terminait par une disparition!
Finalement, maman a dit:
--On n'y peut rien, c'est de la magie!
Papa a ajouté:
--Au fond, Julien, une moustache, ça te va plutôt bien.
La semaine suivante, il s'est laissé pousser une moustache, par solidarité.
Page 26
Alors j'ai essayé de m'adapter. Je coiffais ma moustache de différentes façons, pour varier. Selon mon humeur, je la portais en guidon de vélo ou en croc, effilée, frisottée, lissée ou ébouriffée.
Cela a duré des mois, mais je commençais tout de même à en avoir assez. Une moustache, ça se couvre de frimas lorsqu'il fait très froid. L'été, ça donne chaud sous le nez. Après avoir mangé de la soupe ou des spaghettis, il faut la nettoyer.
À l'école, il y avait toujours le grand Henri qui m'attendait à la sortie.
Page 27
[Bulle texte d'Henri] «Moustachu, tu pues!»
Page 28
Un soir où je lisais une bande dessinée étendu sur mon lit, Biscuit, le chat de ma sœur, s'est approché. Il a grimpé sur moi et il m'a reniflé sous le nez. La moustache a frissonné.
Page 29
Biscuit a poussé un miaulement menaçant. La moustache s'est mise à trembler. Biscuit a fait le gros dos et il a ouvert la gueule très grand. Alors la moustache s'est arrachée brusquement. Elle a trottiné sur le plancher, elle s'est glissée sous la porte et elle a disparu... sans se retourner.
J'étais soulagé. Je me sentais plus léger!
Page 30
Le lendemain, au déjeuner, mes parents étaient si pressés qu'ils n'ont rien remarqué. Mon frère Théo n'était pas encore tout à fait réveillé. Ma sœur Mimi a levé la tête et elle m'a dit:
--Tu as l'air bizarre, aujourd’hui.
Puis elle s'est remise à manger ses céréales granola aux brisures de chocolat.
Page 31
Je me demandais tout de même ce que ma moustache était devenue. Nous avons eu la réponse, quelques semaines plus tard, lorsque le grand-oncle nous a enfin écrit.
[Texte de la lettre:
J'en ai eu assez de la magie. J'élève des moutons en Australie.
Bon baisers, Eustache
P.S. Julien, ne t'inquiète pas pour notre petite amie. Une moustache finit toujours par retrouver son maître.]
Translation - English My Great-Uncle’s Mustache
Pierrette Dubé (Imagine)
Completed 25 June 2015
Page 4
My great-uncle Eustace was a famous magician. We didn’t see him often, but whenever he came over for a visit, oh what a visit it was! We never knew what kind of surprise he’d be pulling out of his hat next…
Page 5
Throughout most of the year, we’d receive postcards from my great-uncle, who spent all that time travelling to faraway countries. And I would guard those postcards preciously, saying to myself that one day, when I grew up, I too would be a magician.
[On the postcard: I’m in Timbuktu, thinking of you. –Eustace Addressed to Bibeau-Bibeau family]
Page 6
[On the poster:] Circus Magicus presents: The Great Eustace
August 8th-18th
Master Illusionist
featuring his Spontaneous Disappearance Trick
Page 7
The Great Eustace’s most famous trick was his disappearing act: he’d start disappearing progressively, from head to toe, then reappear, from feet to head. One evening, however, the spectators waited and waited, but the Great Eustace never reappeared. All that remained of him was his mustache, sitting there on the floor.
Police made an inquiry, but they never found so much as a trace of the Great Eustace. He seemed to have vanished into another dimension.
Page 8
Some time later, we received a strange package in the mail, containing the “remains” of my great-uncle Eustace: his mustache!
“Where will we put it?” wondered my mother out loud.
Theo, my brother, thought we should frame it.
Dad wanted to hang it over the fireplace.
My sister Mimi had to hold back her cat, Biscuit, who thought Eustace’s mustache was a mouse.
Page 9
But as for me, I was fond of my great-uncle.
“Give it to me; I’ll take care of it,” I declared.
I placed the mustache in a treasure chest I kept near my bed.
Page 10
The next morning, I examined the mustache. Oddly enough, it was a little warm. One might even have said it was alive.
“Why, I’m going to try it on,” I said to myself.
I glued it under my nose. This way, I really looked like my great-uncle Eustace!
Page 11
But when I tried to take it off, the mustache wouldn’t have it. I pulled, it resisted. I pulled again. It only tightened its grip on me. I pulled, I pulled, but the mustache prevailed.
Page 12
At breakfast, my parents were in such a hurry they didn’t even notice me. My big brother, Theo, was busy sending a text message to his friend Hugo. My sister, Mimi, raised her eyes and told me:
Page 13
“You look funny.”
And she continued eating her neon-pink coconut-flavoured cereal.
Page 14
When the school bus arrived, the driver wouldn’t let me get on.
“Sorry, sir,” he said, “but you must be mistaken. This bus is reserved for children.”
Not daring to protest, I decided to walk…
Page 16
I managed to slip into class unnoticed. Hiding my face in my notebook, I thought to myself: The best thing to do would be to simply let everyone know, and get it over with…
I raised my hand. Mr. Martin said to me,
“What is it, Julian?”
And so I responded:
“I’ve had a mustache since this morning!”
Page 17
There was a long silence, then everyone burst out laughing. They must have thought I was joking.
Page 19
But Mr. Martin was cross.
“Julian,” he bellowed, “take off that fake mustache immediately!”
He came up to my desk and pulled. The mustache trembled as though with rage. Then something happened that Mr. Martin had not been expecting. He disappeared! He vanished progressively, from head to toe, then reappeared, from feet to head. Upon his return, he seemed alright—if only a little dizzy.
Page 21
Coming home, I found my mother doing her yoga on the living room carpet. Even though she first laid eyes on me from upside down, she could tell something about me was awry.
“Why, Julian, what do you have under your nose?” she cried as she fell back onto her feet.
“I think Uncle Eustace’s mustache has decided to stick to me,” I replied.
“But you’re far too young to have a mustache!” bemoaned my mother.
Page 23
But Dad, for his part, was rather confident. “Nobody panic! I’ll get my electric razor.”
Yet barely had the razor grazed it, the mustache bristled, just as cats do with their hair when they’re threatened. And then something happened that my dad had not expected. He disappeared! Upon his return, he seemed alright, although he did seem a little dizzy…
Page 24
In the weeks that followed, we tried every trick in the book: the barber shop, tweezers, wax, hair removal cream, electrolysis—even the most innovative techniques you could imagine! My parents took me to see the most renowned hair-removal specialists.
[On the sign in the image: Hair Removal by Proton Bombardment. Bald-For-Life Hair Removal Clinic. Dr. Harry Undernose.]
Page 25
Yet every time the mustache “felt” threatened, it reacted in the same way: someone always ended up disappearing!
Finally, Mum told me: “There’s nothing we can do. It’s a magic mustache!”
“Come to think of it, Julian,” my dad added, “a mustache doesn’t look so bad on you.”
Next week he grew his own mustache, I guess so that I wouldn’t be in it alone.
Page 26
So I tried to adapt as best as I could. For variety’s sake, I’d comb my mustache in different ways. Depending on how I felt, my mustache styles would vary from handlebar, to Sherlock Holmes, to Dali, to painter’s brush, to Fu Manchu, to walrus.
That went on for three months. After that, I really started feeling like I had had enough. A mustache gets all covered in frost on those bitterly cold days. In the summertime, the part under your nose gets unbearably hot. And after eating soup or spaghetti, you have to wipe your mustache clean.
As if that weren’t enough, Henry the bully would always be waiting for me after school.
Page 27
“Hey mustache-freak! You reek!”
Page 28
Then one evening, while I lay in bed reading a comic book, my sister’s cat, Biscuit, hopped up next to me. He sniffed under my nose. The mustache quivered.
Page 29
Biscuit meowed menacingly. The mustache began to tremble. When Biscuit arched his back and opened wide his jaws, the mustache suddenly tore itself away! It scampered across the floor, slipped itself under the door and, without turning to look back, disappeared…
What a relief! What’s more, I felt lighter.
Page 30
Next morning at breakfast, my parents were in such a hurry they didn’t even notice me. My brother, Theo, was not fully awake yet. My sister raised her eyes and said to me:
“You look funny.”
And she continued eating her chocolate-chip granola cereal.
Page 31
I was curious about what had happened to that mustache. My question was answered a few weeks later, when we received a letter from my great-uncle.
[On the letter in the image: I’m tired of being a magician. I now raise sheep in Australia. I bid you all a very fond farewell, Eustace.
P.S. Julian, don’t be worried for our little friend. A mustache always ends up finding its master again.]
More
Less
Translation education
Other - McGill University
Experience
Years of experience: 9. Registered at ProZ.com: Apr 2017.
A young translator fresh out of university, backed by a solid encouragement from both instructors and peers, I enter the market with strong analytical and organizational skills.