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Art, Arts & Crafts, Painting
Human Resources
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Business/Commerce (general)
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French to English: Foreword by Christian Lacroix General field: Art/Literary Detailed field: Textiles / Clothing / Fashion
Source text - French Avant Propos
Christian Lacroix.
J’ai rencontré Katerina Jebb un matin de 2007 grâce à Olivier Saillard, alors directeur de la programmation au Musée de la mode et du textile, dans les salles souterraines du Musée des Arts décoratifs, autour des très immenses scans qu’elle venait de réaliser à partir de quelques uns de mes modèles, pour l’exposition que nous préparions alors.
Silence un peu clinique. Timidité réciproque.
Vêtue d’un manteau de presque petite fille sage, bleu sainte vierge, très British, le visage sérieux et concentré, rappelant l'excentricité naturelle des égéries « omega » du groupe de Bloomsbury, comme dame Ottoline Morrell, ou du « swinging London sixties » qui l’a vue naître, Katerina déroulait chaque empreinte avec un flegme tout aussi britannique, un soin, une délicatesse et une lenteur qui tenaient du rituel.
Celui de ces femmes espagnoles dédiées, de mère en fille, au service des vierges de procession, vouées à leur habillage et déshabillage ad vitam aeternam.
C’est comme ces madones de pâques qu’apparaissaient une à une ces belles endormies, momies fraîchement révélées, reines mortes enfants, bienheureuses en voie d’ascension, avec ces attitudes contraintes et inhabituelles que prennent les corps de toute cette population que l’on voit accrochée aux parois des catacombes de Palerme
Au-delà de ces allures de santi belli en lévitation, de ces poupées de mode du XVIIe ou XVIIIe siècle qui parcouraient l’Europe en diffusant les créations de paris, de ces voyageuses du 3e type, gisantes interstellaires soudain dressées, ressuscitées, sorties des limbes, ou de la faune/flore des grands fonds sous-marins, de « patientes » en habits de gala, dans leurs atours à la « peau d’âne », filles de l’ « ogre » ou fiancées de « barbe-bleue », « belles au bois dormant » debout, au-delà, donc, de ces allures de contes et légendes, ces « icons » sont une réelle innovation, du « jamais vu » au sens propre, du « jamais-vu-ainsi », comme une autre dimension.
Ses portraits, quant à eux, pourraient être morbides s’ils n’arboraient pas pour la plupart un certain sourire, un clin d’œil de naïade prête à s’évanouir, la complicité ou la connivence moqueuse des elfes.
Ces sourires tranquilles me rappellent celui de « l’inconnue de la seine », ce masque de plâtre XIXe moulé sur le visage d’une désespérée dont l’expression de quiétude, doucement extatique a fasciné des générations, orné les murs de bien des ateliers et salons d’amateurs loin de se douter du drame initial, ne retenant que l’empreinte d’un bonheur comblé, sans nuages, la calme béatitude d’une félicité apaisée
Ces petites ou jeunes filles, ces femmes, toutes belles et souvent célèbres, sans autre artifice que leur masque de porcelaine « nude color », émergent des profondeurs comme des ténèbres de la terre remuée, beautés miraculées à demie-exhumées, lors de fouilles délicates.
On est entre deux états, entre deux eaux, entre clair et obscur, apparition et disparition, limbes et éthers, dans le lointain indifférent d’âmes déjà affairées ailleurs, ou sous la glace, comme cette fille mystérieuse nommée « geai » qui sourit au jeune albain sous la surface du lac saint-sixte dans un livre de Christian Bobin.
Mais au-delà de ces figures féminines entre spiritualité et sensualité, dans l’extase des saintes baroques, c’est un monde habité d’êtres déjà ascensionnés, mutants de l’humanité future, , oiseaux-insectes de millénaires à venir, que capte Katerina. Des « âmes », n’ayons pas peur des mots, "l'esprit"
Plus loin il est question de viscères, de vivisection, de dissection et d’autopsie
Puis, sur fond gris opalin, c’est le domaine du constat, de l’enquête, des pièces à conviction, des reliques du quotidien en monstration, de l’inventaire, de la scrutation d’objets trouvés.
Mais là encore, au-delà du témoignage, de la compilation, du recollement d’épaves en apparence banales Katerina sacralise ou « signale » ces objets, leur donne tout leur poids, tout leur sens, et les fait ainsi accéder à un autre statut
« deus/dea ex machina », : ce sont bien des divinités, des déesses, qui émergent de la « machine », du scan , comme les « venus naissant de l’onde », une part de divinité en tous cas, et la face révélée de ces objets inanimés qui ont ici bel et bien une âme.
Telle l’élue qui vient « in fine », au théâtre, éclairer les mystères, Katerina est une « intermédiaire », une « traductrice », un « révélateur » entre deux états, deux mondes, deux réalités
Jamais je n’avais rencontré un tel regard sur mon travail, sur l’idée d’une robe, de la parure, de l’apparence, ainsi mise en majesté, fixées, comme des papillons dans leur cadre, mais vives, « à vif »,
Ce regard si personnel, si particulier, baroque et innovant à la fois, était un immense cadeau et ses icônes ont trouvé naturellement leur place au pavillon de Marsan donc, puis se transportèrent à Arles, au cloître saint Trophime l’été suivant,
Parfaitement légitime dans un tel lieu, comme des saintes de Zurbaran en pleine méditation
Le lien de cette collaboration en forme de procession m’est cher et je suis heureux d’avoir pu se faire rencontrer Katerina Jebb et Pascale Picard au grand prieuré où la cohorte de ses créatures/créations rejoint celle des chevaliers de Malte, et, surtout, de tous les grands photographes de l’histoire dans le fonds unique et si précieux des collections du musée Reattu, avec cet œil par elle seule inventé qui scrute et transperce, palpe et caresse, donne à voir vraiment par le biais d’un dispositif dont elle transcende la rudesse .
« diva machina » !!!
Translation - English Foreword
Christian Lacroix
I met Katarina Jebb one morning in 2007 through Olivier Saillard then programming director for the Musée de la mode et du textile, we were in the basement rooms of the Musée des Arts décoratifs surrounded by the monumental scans she had made of a few of my designs for an exhibition we were preparing.
A somewhat clinical silence. A shared timidity.
Outfitted in a very British, Virgin Mary blue, good-little-girl type coat, Katerina, with a poise and concentration reminiscent of the natural eccentricity displayed by the Bloomsbury Group’s Omega muses—Dame Ottoline Morrell comes to mind—, or icons of the “London swinging sixties”—time of Katarina’s birth—, rolled out each print with typically British phlegm and the slow, meticulous attentiveness of a ritual.
Resembling that of the Spanish women who handed down, from generation to generation, the service of the Virgin Mary’s floats, devoted to dressing and undressing them in perpetuum.
It was as if Easter Madonna effigies were suddenly being, one by one, unveiled: mummified sleeping beauties, dead child-queens, Blessed Virgins aspiring to ascend, all displaying the stiff, unusual postures given to the bodies that people the walls of Palermo catacombs.
Rather than emulating levitating santi belli, or the 17th and 18th century fashion dolls who, like travellers of a ‘third kind’, would roam Europe to disseminate Parisian milliners’ creations, or again interstellar recumbent female statues suddenly standing, resuscitated, delivered from limbo or from the flora and fauna of the deep-seas, or ‘patients’ in a ball gown as if attired in a ‘donkeyskin’, or even the Ogre’s daughters, Bluebeard’s fiancés or erect sleeping-beauties, rather, therefore, than visuals inspired by legends and folktales, these are truly innovative, literally never-seen-before icons, never-seen-as-such, indeed they are from another dimension.
As for her portraits, they could seem a little morbid if most of them did not appear somehow to smile and wink at us like a swooning naiade, suggesting the ironic complicity of elves.
Such serene smiles remind me of ‘The Unknown Woman of the Seine’, a drowned suicide victim of the 19th century for which a wax plaster cast death mask was made. The peaceful, ecstatic expression of her features fascinated for generations, her likeness even decorating the walls of many an artist’s studio and the sitting rooms of admirers unaware of the original tragedy and simply interested in a cast of happiness fulfilled, blue skies and, at last, the quiet beatitude of bliss.
These girls or young maidens, these women, all of them beautiful, often famous, with no other cosmetic addition than a ‘nude coloured’ porcelain mask, emerge from the dark depths of the earth’s soil, beauties partially exhumed, by miracle, through careful excavations.
Neither one thing nor another, they float under the surface, on the cusp of darkness and light, appearing and disappearing, between limbo and ether, in that faraway indifferent state of mind of souls already busy elsewhere, or caught under ice like that mysterious girl called Geai, in a novel by Christian Bobin, who began smiling at the young Albain from under the frozen surface of the Saint-Sixte Lake.
However, along with these female figures—half-spiritual half-sensual and seemingly as enraptured as Baroque Saints—it is a world filled with post-ascension beings, mutants of the forthcoming humankind, offspring of bird and insect from a thousand-year-old future that Katarina has channelled. Of ‘souls’—let’s not mince our words—‘the spirit’.
Further along, there is talk of intestines, vivisection, dissecting and autopsies. Then, on a backdrop of opal-grey, it is the realm of assessment, inquest, evidence, the relics of our quotidian are disclosed, inventoried, our lost-and-founds are scrutinized.
Yet again, rather than a testimonial, a compilation, an assemblage of seemingly banal flotsam, Katerina sanctifies or highlights these objects giving them weight, meaning, elevating them to a higher status.
‘Deus/dea ex machina’: indeed these are divinities, goddesses emerging from a machine, a scanner, like ‘Venus rising from the waters’ they are at least part divine, the revealed image of those inanimate objects that, in this instance, truly do have a soul.
Like when the Almighty appears on stage at the end of the play to clarify the intrigue, Katerina is a go-between, a translator, she reveals dual states, dual worlds, and dual realities.
I had never encountered such a perspective on my work, on the concept of a dress, of attire, of appearance, shown ‘in majesty’ and framed like butterflies on display yet alive, intensely so.
Such a unique, personal point of view at once Baroque and innovative, was a great gift and so her icons fit quite naturally at the Marsan Pavilion, then travelled to the Saint Trophime Cloister the following summer in Arles, again perfectly legitimate in such a setting, as are Zurbaran’s meditating saintly women.
The relationship born from this procession-like collaboration is dear to me therefore I am delighted to have instigated an encounter between Katerina Jebb and Pascale Picard at the Grand Priory where the cohort of her creature/creations joins that of the Maltese Guards and, first and foremost, a group of great history photographers gathered in the unique and quite invaluable collections of the Musée Reattu. Her creative eye is hers alone, it scrutinizes and pierces, palpates and caresses thus truly exposing [her subject] through a device the brutality of which she transcends.
“Diva machina”!!!
French to English: Monet masterpieces General field: Marketing Detailed field: Advertising / Public Relations
Source text - French À l’occasion de l’exposition « Claude Monet, 1840-1926 » aux Galeries nationales, Grand Palais, la Réunion des musées nationaux et les éditions Artlys lancent Les Chefs-d’œuvre de Monet, le premier livre culturel « augmenté » d’une collection sur iPhone et iPad qui comptera plus de cinquante titres.
Les points forts
• Trente œuvres de Monet accessibles depuis un mur d’images avec possibilité de zoomer sur chaque œuvre dans une qualité exceptionnelle.
• Près d’une heure de commentaires inédits : chaque tableau fait l’objet d’une présentation originale par Madame Sylvie Patin, Conservateur général du Musée d’Orsay et commissaire de l’exposition « Claude Monet, 1860-1926 ».
• Possibilité d’accéder au texte de chaque commentaire, que l’on peut lire et écouter de façon synchronisée avec défilement automatique du texte.
• Possibilité de se positionner « à la volée » dans le texte avec reprise automatique du commentaire.
• Une ergonomie intuitive pour circuler aisément d’une œuvre à l’autre.
• Possibilité de régler le son, la taille et le choix des caractères, et de gérer de nombreuses autres options.
• Des ressources documentaires supplémentaires (vie de Monet, Monet dans les musées, etc.).
• Des actualités culturelles inédites.
• Une ambiance musicale autour d’Érik Satie.
• L’application existe en deux versions autonomes, française et anglaise.
• Une version haute définition a été développée spécifiquement pour l’iPad.
• Une version gratuite « lite » permet à chacun de se faire une idée de l’intérêt de l’application.
Translation - English
TRAVEL WITH YOUR FAVORITE MASTERPIECES
Over fifty “enhanced” Art books to be published within two years: Early October, only a few days after Monet Masterpieces, is to be relaesed The Water-Lilies by Monet at the Orangerie in theTuileries. Each “enhanced” book is in a French or an English version for iPad and iPhone.
FEATURING
• Thirty works by Monet accessible on a wall of images. Zoom into each work while retaining an exceptionally high quality image.
• Close to one hour of original audio commentary: each painting is presented by Sylvie Patin, curator of the Orsay Museum in Paris in charge of the exhibition "Claude Monet, 1840-1926."
• Hear and see the full text of each commentary simultaneously.
• The text automatically scrolls in sync with the audio.
• Random access to the text with automatic retrieval of the commentary.
• Easy intuitive navigation from one work to another.
• Adjustable sound, size and font of characters, and many other options.
• Additional documentary resources (life of Monet, Monet in museums, etc...).
• Cultural news updates.
• Musical environment inspired by Erik Satie
▪ Application in two separate versions: French and English
▪ High Definition version designed specifically for iPad
▪ Free “lite” version to sample the application.
French to English: La conscience du blanc par Vincent Baby General field: Art/Literary Detailed field: Art, Arts & Crafts, Painting
Source text - French À l’écart du tumulte du monde mais sans en vivre totalement retirée, Ode Bertrand a choisi « la solitude, le recueillement et le silence2 ». À ces règles de vie morale et spirituelle, fortement affirmées, elle a également ajouté, avec tout autant d’engagement, un pendant qui ressort de la vie du corps. Pour le dire avec Mauss, elle a opté, parmi « tous ces éléments de l’art d’utiliser le corps humain3 », d’abord pour la danse, puis pour le dessin et la peinture, une peinture où continue à dominer le trait. Or, comme « il n’y a pas de technique et pas de transmission, s’il n’y a pas de tradition4 », Ode Bertrand a eu la chance d’apprendre les techniques de base des arts plastiques et de recevoir une transmission par la fréquentation assidue de l’atelier de sa tante Aurélie Nemours, confidente et mentor.
À l’exception de quelques rares images laissant deviner la divagation d’une main articulant des formes indistinctes mais génériquement végétales, donnant à voir des réseaux de lignes proches d’un enchevêtrement de ronces, de lianes, ou évoquant la progression d’ondes, Ode Bertrand a délimité drastiquement, dès le début de son engagement artistique, le champ de ses possibles picturaux.
Répertorions. Pas de sujet, ou plutôt uniquement des sujets abstraits5, minimaux, tendant à l’inexistence, cherchant à se faire oublier dans une identité inframince. Des lignes, des traits, des droites, des tirets, scandés, démultipliés, réunis les uns aux autres formant d’improbables figures géométriques, irrégulières. Notons-le : poursuivies et élaborées pour leurs singulières irrégularités et ceci afin d’éviter toute familiarité avec le carré, le rectangle et en règle générale tout assemblage trop proche du langage référencé des autres peintres de la mouvance abstraite géométrique.
Derrière toutes ces images, une trame, une grille, celle-là même initiée par Mondrian, qui ouvrit tout grand la voie à la cosmogonie plastique que l’on sait par un jeu rendu possiblement infini de micro-ajustements et de déséquilibres rééquilibrés. Cette grille si bien comprise et subtilement utilisée par Ode Bertrand c’est encore à Mondrian qu’on en demandera le but, la fonction :
« C’est une grande erreur que de croire que la néoplastique construit les plans rectangulaires l’un à côté de l’autre – comme des pierres. Le plan rectangulaire doit plutôt être considéré comme résultant de la pluralité de la ligne droite en opposition rectangulaire. La ligne droite est en peinture certainement le moyen le plus exact et le plus juste pour exprimer le rythme libre6. »
Cette dernière phrase a assurément été un viatique pour l’œuvre d’Ode Bertrand qui a su en concilier la portée constructive avec une pratique introspective visant à créer les conditions de l’apparition de ces mêmes lignes. Et l’on pense alors à une autre approche de la peinture qui n’a pas pu lui échapper : l’art de l’icône.
En suivant Pavel Florensky, on apprend que « parmi d’autres procédés […], il convient de mentionner les lignes qu’on appelle les séparateurs [dont la fonction] ne correspond à rien de visible dans le monde physique […], un système de lignes potentielles, de lignes de construction […]. Les lignes des séparateurs expriment le schéma métaphysique de l’objet, sa dynamique, avec beaucoup plus de force que ses lignes visibles, et bien qu’en elles-mêmes elles ne soient absolument pas visibles […]. Ces lignes forment le schéma de la reconstruction de l’objet dans la conscience qui le contemple […], ce sont des lignes de force, des lignes de tension7 […] ».
Sans extrapoler et fantasmer des lignes invues dans le travail d’Ode Bertrand, et en nous laissant guider par celles que nous voyons, celles que nous croyons voir, celles qui apparaissent quand on prend le temps de regarder plus longtemps, il y a bien toujours à l’œuvre, et exprimé par le jeu des lignes, une force, une tension unifiante dont le propos n’est pas à l’évidence de l’ordre de la démonstration plastique.
Comme dans les lignes évoquées par Florensky, c’est la délimitation d’un objet métaphysique qui est l’enjeu et aussi ce qui se passe dans le temps, le temps de l’élaboration, le temps de la contemplation – et qui transparaîtrait dans chaque œuvre. L’une engendrant l’autre, sans esprit de système, pour exprimer un ordre, où le chaos reste présent8 pour suivre l’expression ajustée de Serge Lemoine.
Poursuivre l’effort pour le peintre et son regardeur, c’est se vouer au même dessein : se gagner, se perdre, se chercher, renouveler chaque fois ce petit plongeon métaphysique dans l’éclair de la création, pas de vade-mecum, chacun fourbissant ses armes comme il peut.
Patiemment, sereinement, Ode Bertrand a développé une virtuosité sans égale au maniement du tire-ligne et cette profonde intimité avec le noir et le blanc, renouant dans sa thébaïde avec les préceptes des sages d’Extrême-Orient, tels que décrits par François Cheng citant lui-même le grand peintre et théoricien Huang Binhong : « Les Anciens, lorsqu’ils peignaient, concentraient leur effort sur l’espace où est absent le Pinceau-Encre ; c’est ce qu’il y a de plus difficile : Conscience du Blanc, contenance du Noir, unique voie d’accès au mystère9. »
On aurait voulu se taire plus vite afin de laisser le spectateur partir à la recherche, sa recherche de la lumière qui sourd d’entre les Noirs dans les dessins, les tableaux d’Ode Bertrand. On se retire. Du calme. Moins dire. Plutôt aller voir.
Vincent Baby
Octobre 2014
Translation - English Far from the maddening crowds, yet not a complete recluse, Ode Bertrand prefers “solitude, contemplation and silence”. Her strongly asserted moral and spiritual discipline is balanced with similar conviction by the vitality of the body. As Mauss would say, amongst “all the components of art [she opted] for the human body”; initially it was dance, then drawing and painting, compositions in which lines are always the prevailing feature. Since there is “no technique and no heritage without tradition,” Ode Bertrand was fortunate enough to learn the basic artistic techniques and receive the heritage of her aunt, confidant and mentor Aurélie Nemours, whose studio she visited regularly.
A part from a few rare images that suggest a rambling hand assembled shapeless figures of mostly organic character, revealing a tangled network of creepers and brambles or a series of shockwaves advancing, Ode Bertrand, as soon as she had committed to art, honed to the bone her pictorial possibilities.
A list. No subject, or rather only abstract, minimal subjects, barely present, which tend toward oblivion, a Nano-trace. Lines, hatchets, horizontals, verticals, dashed, repeated, multiplied, linked together to produce absurd geometric, irregular figures. Make a note: sustained and perfected to be singularly irregular so as to avoid any filiation with the square, the rectangle, and in general any assemblage reminiscent of the language of other artists from the abstract geometric movement.
And behind the visual, a framework, a grid, the same one Mondrian had initiated; a quantum leap into his seminal plastic cosmogony by way of an infinite series of micro-adjustments, shifting balance and counterbalance. A grid Ode Bertrand understood perfectly and handles with subtlety. Mondrian, again, informs us of its function and purpose:
“It is a grave misconception to think that neoplasticism consists of rectangular planes set side by side like rocks. A rectangular plane should be considered as the result of a series of straight lines set in rectangular opposition. In painting, the straight line is certainly the most efficient method to express unfettered rhythm.”
This phrase was surely food for thought for Ode Bertrand who was able to reconcile structural effects and introspection so as to create the conditions for the apparition of these lines. Another pictorial tradition springs to mind that cannot have eluded her: the art of icon painting.
Pavel Florensky tells us that “among other devices […] the lines that are called separators should be mentioned, these are not visible, not tangible […], a system of potential lines, structuring lines […]. The separator lines make up the metaphysical pattern of the object, give it momentum with so much more conviction than would any visible lines […]. These lines provide the pattern to reconstruct the object for the conscience contemplating it, […], these are the structuring lines, the lines of tension […].”
Without extrapolating and imagining unseen lines in Ode Bertrand’s work, but by merely letting ourselves be guided by those we can see, those we believe we can see, and those that appear when we take the time to look a little longer, a unifying force is revealed by the dancing lines, whose purpose is evidently not intended to be some sort of formal demonstration.
As described by Florensky, the challenge of the lines in Ode Bertrand’s work is to outline a metaphysical object, but also to account for the notion of time: the time of creation, the time of contemplation, that exists within each œuvre. One line produces the next, without systematism, to express order where chaos still reigns as coined so justly by Serge Lemoine.
When both painter and spectator take up the challenge they become bound by the same fate: finding each other, losing each other, seeking each other out, again and again taking a metaphysical leap into the light of creation. With no vade-mecum, each must be primed as best they can.
Patiently, serenely, Ode Bertrand became an unparalleled virtuoso of the drawing pen, and thoroughly intimate with the colors black and white. In her solitary retreat she made hers the precepts of the wise men of the Far East described by François Cheng when he quoted the great painter and theoretician Huang Binhong: “The Elders, when they painted, concentrated entirely on the space in which the Ink-Brush was not; that is where the difficulty lies: Conscience of White, capacity of Black, the only course to access the mystery.”
But enough noise so the spectators may at last set out on a quest, their quest for the light that wells up from between the Black tones in Ode Bertrand’s drawings and paintings. I bow out. Gently gently. Without another word. Rather, go see.
Vincent Baby
October 2014
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Translation education
Other - University of London in Paris
Experience
Years of experience: 31. Registered at ProZ.com: Apr 2011.
The list of catalogues and guides translated since I became a professional translator in 2010 has become quite long so here is a list of some my clients: Skira Paris, Skira Milan, RMN (Réunion des Musées Nationaux), Salon de Montrouge, Cornette de Saint-Cyr Auction House, Custodia Foundation, L'Art en plus agency, and many galleries, as well as documents for museum scenography etc.
Here are some of the agencies worked for US: Ubiquis (audio) Erikson (MET guide, and many other US museum documents); GB: Global Voices (interpreting and translations).
Though it is said that no one is perfectly bilingual I do believe that I am.
I have virtually no accent in French and a light American accent in English.
From 1977 to 1988 I traveled and worked in the USA at various jobs including in a ceramics workshop where I started as an apprentice and became production manager after two years, in New York City where I started as a contract worker making jewelry and after two years replaced the production manager who was ready to retire.
Back in Paris in 1985 I started teaching English over the telephone with a company called Languacom. I found I enjoyed teaching, and thanks to my employers was directly in contact with high level European executives.
I left for Reunion Island where, hired by the Chamber of Commerce and Industry I began my career as language teacher training students in English for a broad variety of professional purposes. Upon returning to France in 1992 I realized I needed academic training if I wished to further my career and enrolled with the British Institute branch of the university of London in Paris and obtained the Diploma in French and English Translation after four years while working for AFT-IFTIM and CCI Paris. The latter requested and obtained from the French 'Education National' authorization for me to teach for their diplomas up to 'Licence' level.
Translation became a source of great pleasure:
However for the most part I had to translate business and trade documents and I wished to enter the cultural domains as I am an avid reader and was raised in a family with a passion for contemporary art.
In order to perfect my writing I have attended workshops on literary writing with Aleph over the past three years as I firmly believe in continuing education. And with WICE creative writing sessions.
Indeed my education has not followed a traditional path but it shows my tenacity, flexibility and commitment to perfecting my production.
This user has earned KudoZ points by helping other translators with PRO-level terms. Click point total(s) to see term translations provided.
Keywords: French, English, painting, sculpture, ceramics, video art, marketing, sales, , international trade. See more.French, English, painting, sculpture, ceramics, video art, marketing, sales, , international trade, tourist industry, hotel industry, museum, exhibit, catalog, public relations, international travel, conference preparation, power point presentations, presenting yourself in English for u-tube, Français, Anglais, peinture, sculpture, céramique, traduire votre dépliant en anglais, votre vidéo en anglais sur u-tube, contrats, catalogues, art contemporain, histoire de l'art, guide de musée, gallery, exposition.. See less.